En attendant de pouvoir assister le jeudi 5 novembre à 20h30 au Cinéma Le Renaissance à la séance rencontre autour du documentaire "La Clarté" en présence des réalisateurs et membres de la troupe l'Envol, découvrez une première critique publiée sur le site Avoir-àlire.com qui, nous l’espérons, vous donnera envie de découvrir ce film.
"Le parcours de l’étonnante troupe de théâtre l’Envol est retracé avec finesse et précision dans un joli documentaire, au ton original, qui ne s’encombre pas de lourdeur.
L’argument : Créée en 1988, la troupe de théâtre l’Envol, composée d’adultes en situation de handicap mental, a mis en scène de nombreux spectacles et parcouru les routes pour se produire. A travers ce documentaire vous suivrez la troupe sur trois ans de la création aux représentations de leur pièce intitulée La Clarté et autres bilogues d’après des textes de Jean-Michel RIBES.
Notre avis : Tous deux anciens étudiants en cinéma, Élodie Faria et Rémy Ratynska réalisent avec La Clarté leur premier long-métrage documentaire. C’est avec le souci de rendre compte le plus exactement et le plus naturellement possible de ce que fut le travail de la troupe l’Envol, que les deux réalisateurs ont suivi pendant trois ans le metteur en scène Jean-Marc Fillon et ses comédiens. Éducateur au Centre d’Habitat de Haute-Roche Adapei-Aria de Vendée, qui accueille des personnes en situation de handicap, il encadre cette troupe créée en 1988 par un autre éducateur, Jean-Marie Guignouard, décédé depuis. C’est avec le souci de rendre compte le plus exactement et le plus naturellement possible de ce que fut le travail de la troupe l’Envol, que les deux réalisateurs ont suivi pendant trois ans le metteur en scène Jean-Marc Fillon et ses comédiens. Éducateur au Centre d’Habitat de Haute-Roche Adapei-Aria de Vendée, qui accueille des personnes en situation de handicap, Jean-Marie Guignouard a crée la troupe l’Envol en 1988 avec les résidents du centre. C’est en 2010 que le projet de la pièce La Clarté et autres bilogues est imaginé. En 2013, la première représentation a lieu. Au cours de ces trois années, les réalisateurs ont pris soin de filmer les étapes importantes qui ont marqué l’avancée du projet, de la création, en passant par les répétitions, jusqu’aux premières représentations. Dès lors, "scènes de la vie quotidienne" et interviews des comédiens deviennent le fil rouge de ce petit film à grande vocation. Sobre et juste, il ne tombe jamais dans l’excès et se contente de mettre en avant l’amour du théâtre et surtout la volonté et la persévérance des comédiens handicapés, malgré leurs problèmes de lecture ou de diction. Les handicaps de ces derniers ne sont pas soulignés et les difficultés éprouvées au cours des répétitions font état du quotidien de la troupe, rythmé par une atmosphère chaleureuse et une constante bonne humeur.
La caméra parvient parfaitement à saisir l’ambiance générale, grâce à des images prises sur le vif, qui montrent la proximité entre les comédiens et le metteur en scène, toujours patient et persévérant. De même, les interviews menées par Élodie Faria avec beaucoup de naturel font de ce documentaire un film brut, dont les séquences, qui ne suivent pas la chronologie des événements, semblent n’avoir que le seul objectif de donner à voir un fait, une ambiance, à un moment donné. Le tout filmé dans un magnifique noir et blanc qui offre de jolis contrastes et met en valeur les acteurs, souvent filmés en gros plans, des gros plans parfois illustrés par des commentaires du metteur en scène de la pièce en voix-off. Les nombreux cadrages sur les visages donnent à voir les traits atypiques de ces personnalités incarnées, dont les mimiques et les tics langagiers - omniprésents dans leur jeu d’acteur - en font d’excellents interprètes. Une folle énergie se dégage de ces hommes et de ces femmes qui ne trichent pas, ni dans leur interprétation, ni dans leur ressenti. La Clarté et autres bilogues rayonne et conquiert le public et c’est grâce à eux, aussi drôles que décalés. La Clarté n’est finalement que la preuve que la créativité est partout, qu’elle peut être l’œuvre de tous."
Marjorie Rivière (Avoir-àlire.com)