Alain Resnais se passionne très tôt pour toutes les formes d’art. La photographie, la peinture ou encore la littérature influenceront grandement son oeuvre. A 12 ans, le jeune cinéphile qu’il est se voit offrir sa première caméra Kodak, avec laquelle il tourne quelques films en super 8 dont un «Fantomas». Également passionné de théâtre, il s’inscrit au Cours Simon avant d’intégrer en 1943 la première promotion de l’IDHEC (aujourd’hui La Fémis), en section montage. Après-guerre, il réalise une série de films d’art très remarqués («Van Gogh», «Guernica»). Contemporain de la Nouvelle Vague, il est plus proche du groupe «Rive gauche» engagé dont font partie Chris Marker, avec qui il co-signe «Les statues meurent aussi» (Prix Jean Vigo 1954), et Agnès Varda avec qui il monte «La pointe courte», premier long métrage de la réalisatrice en 1956. La même année, il obtient encore le Prix Jean Vigo, pour «Nuit et brouillard», documentaire qui deviendra un film de référence sur la déportation. Suivront 19 longs métrages dont le dernier «Vous n’avez encore rien vu» est sorti en 2012. Alain Resnais ne s’est jamais départi de la littérature au sein du processus créatif de ses films. Il a adapté de nombreuses oeuvres littéraires et collaboré avec de nombreux écrivains pour l’élaboration de ses scénarios.
L’hommage que nous rendons à Alain Resnais s’intéresse à deux films de la première décennie de la carrière du cinéaste :
Samedi 6 avril à 15h30 : "Hiroshima Mon Amour" (1959 - 90 mn - N/B), d’après un scénario de Marguerite Duras.
En août 1957, à Hiroshima. Dans la pénombre d'une chambre, un couple nu, enlacé. Elle, une jeune actrice
francaise d'une trentaine d'années venue pour jouer dans un film sur la paix. Lui, un architecte japonais. C'est l'histoire de leur impossible amour.
Dimanche 7 avril à 14h00 : "Je t’aime, je t’aime" (1968 - 90 mn - Couleur), d’après un scénario de Jacques Sternberg.
Après une tentative de suicide, Claude Ridder se prête à une expèrience scientifique : un voyage dans le
temps. Il est ainsi projeté dans son passé, et se retrouve heureux, auprès de sa femme Catrine, un an auparavant...
Ces deux séances seront suivies d’une intervention de Suzanne Liandrat-Guigues, professeur d’études cinématographiques à l’Université de Paris-8. Elle a publié plusieurs ouvrages sur le cinéma, parmi lesquels on peut compter des essais consacrés à Jacques Rivette et à Luchino Visconti (Le couchant et l’aurore, Klincksieck), dont elle est une spécialiste renommée. Elle a cosigné avec Jean-Louis Leutrat, en 2006, un ouvrage sur Alain Resnais qui fait autorité, intitulé «Alain Resnais, Liaisons secrètes, accords vagabonds» (ed. Les Cahiers du Cinéma). Son champ de recherche lie le cinéma à un certain nombre d’actes esthétiques comme la sculpture, l’écriture (Jean Cayrol, Marguerite Duras), dans une démarche singulière. A l’occasion de l’hommage rendu à Alain Resnais, elle vous proposera de creuser les liens entre le cinéaste et la littérature.
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